dimanche 5 décembre 2021

L'Humour au Patrimoine oral et immatériel


 


FORMULAIRE DE DEMANDE DE RECONNAISSANCE

CHEF D’ŒUVRE DU PATRIMOINE ORAL ET IMMATERIEL

 

Direction du Patrimoine culturel

FEDERATION WALLONIE-BRUXELLES

 

Cadre réservé à l’Administration

N° de référence du dossier :

Date d’entrée :

 

Préambule

Ce titre de « Chef d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel » est octroyé dans le cadre du Décret du 11 juillet 2002 relatif aux biens culturels mobiliers et au patrimoine immatériel de la Communauté française

Le dossier de demande doit être envoyé sous format numérique. Celui-ci doit faire l’objet d’un envoi unique (= un seul document par demande) par courrier électronique à l’adresse marie.depraetere@cfwb.be, être sous format word ou pdf et ne pas dépasser la taille de 8 Mo.

 

Les  dossiers de demande portant sur des reconnaissances sont examinés quatre fois par an. Les dossiers doivent être considérés recevables et complets par l’Administration à la date du 1e janvier, du 1e avril, 1e juillet ou 1e octobre.

 

Pour être recevable, le dossier doit être complété sur ce formulaire, l’opérateur y joindra également les éléments listés dans la rubrique 5 : « liste des documents à joindre ».

 

 


 

1.    Aspects pratiques :

 

  1. Nom de l’élément : L’Humour

 

  1. Localisation géographique : Fédération Wallonie-Bruxelles

 

  1. Communauté concernée (groupes ou individus)  : Communauté francophone

 

  1. Société ou groupe responsable : « La Maison de l’Humour »                                          
  2. Personne(s) de contact : Etienne Moulron                                                              Belge résidant 1, avenue Pierre le Vénérable. 7120-CLUNY(France)                    (00.33) 06.75.48.31.86-Mail emoulron@gmail.com
                       

2.    Historique :

 


Le terme d'« humour» a une histoire bien connue.


 Le mot « Humour»  est une déformation du français «humeur», qui ne prend le sens que nous lui donnons aujourd'hui qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre et qu'au tournant du XIXe siècle en Europe.

 

En effet nous avons fait un emprunt à l'Anglais qui, lui-même,  a construit progressivement ce terme et cette notion sur le latin « humor»  qui en Français a donné . « humour» . Cet Humeur dont on faisait usage dans la théorie médicale des humeurs qui désignait initialement les fluides corporels (sang, bile…) pensés comme influençant sur le comportement.


Vers 1760, les Anglais utilisent le terme « humor»  dans le sens « tempérament enjoué, gaîté, aptitude à voir ou à faire voir le comique des choses » pour se vanter de posséder un certain état d'esprit actuellement nommé humour anglais.


À la même époque, le sens du mot français  « humeur» suit lui aussi une évolution semblable.

Le mot  « humour» est attesté pour la première fois en français au XVIIIe siècle, entré en France grâce aux liens qu'entretenaient les penseurs des Lumières avec les philosophes britanniques.


À la fin du XIXe siècle, quand les auteurs français s'interrogeaient encore sur le sens exact de l'humour anglais, Félix Fénéon définissait ainsi celui de Mark Twain :« L'humour est caractérisé par une énorme facétie (émergeant parfois d'une observation triste) — contée avec la plus stricte imperturbabilité, avec toutefois un dédain très marqué de l'opinion du lecteur ; ses moyens favoris sont le grossissement forcené de certaines particularités, — l'inopinée jonction de deux très distantes idées par l'opération d'un calembour ou par un jeu de perspective littéraire, — l'accumulation patiente de détails allant crescendo dans le baroque, mais déduits avec une logique rigoureuse et décevante ».

 

Dès lors une question se pose: est-il possible de parler d'humour avant cette période?


 D’aucuns ne font  commencer qu'à la fin du XIXe siècle d'autres n'hésitent pas à parler d'humour, l'un à propos des Fables de La Fontaine, l'autre à propos de Essais de Montaigne.


Avant la révolution de 1789, le mot « HUMOUR » était quasiment inconnu dans le royaume de France. Les Français évoquent les mots « esprit », « farce », « bouffonnerie », parfois « humeur ». Mais pas d’« humour ». C’est que cette forme d’esprit, reposant essentiellement sur l’autodérision, semble un trait plutôt anglais. Voltaire écrivait que les Britanniques sont les seuls à avoir un mot pour décrire cet état d’esprit qui se joue des règles au point de rire de soi-même.


Il faut attendre 1878 pour que l’Académie introduise l’adjectif « humoristique » dans la langue française et c’est un an plus tard qu’Edmond de Goncourt utilise le mot dans son roman Les Frères Zemganno. Et, en 1932, les académiciens finissent par consacrer « humour » comme un nom commun.


À relire Milan Kundera, notre francophonie  a commencé à briller avec Rabelais dans l’Europe littéraire avec le créateur de Panurge qui, après les satires médiévales, incarne au mieux l’esprit comique qui serait le propre de la modernité: « Pour Rabelais, la gaieté et le comique ne faisaient encore qu’un. Au XVIIIe siècle, l’humour de Sterne et de Diderot est un souvenir tendre et nostalgique de la gaieté rabelaisienne »

 

À partir de ces éléments, en tenant compte de la parenté du mot  « humour» avec le mot« humeur»  , on notera une distinction fondamentale qui aujourd'hui est tombée dans l’oubli : l'humour n'est pas le comique même si les deux termes de nos jours sont si souvent et tellement liés.


L'univers sémantique du terme humour ne s'est pas constitué du jour au lendemain et on peut se référer au livre de Robert Escarpit , l'humour" qui donne un aperçu historique de l'évolution et de la construction progressive de cette notion.


Le mot humour entre dans la langue française en 1725, et Littré l'admet dans son dictionnaire alors qu'il n'est pas admis par l'Académie Française. En 1880 le terme est communément admis mais ce n'est qu'en 1932 que l'Académie l'incorpore à son dictionnaire en réduisant considérablement l'univers sémantique associé au terme.


Au jour d’aujourd’hui, d’ailleurs l'humour aujourd'hui est défini en chacun de nos deux grands dictionnaires comme étant une :


          Forme d'esprit qui consiste à dégager les aspects plaisants et insolites de la réalité, avec un certain détachement, dans le Petit Robert.

          Forme d'esprit qui dissimule sous un air sérieux une raillerie cruelle, une situation absurde ou comique, dans le Larousse où l'on n’oublie pas ici de  signaler l'origine anglaise du mot.


En ces sens, L'humour, au sens large, est une forme d'esprit railleuse qui s'attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité .


L'humour est par ailleurs distingué par plusieurs concepts : c’est un langage, mais aussi un moyen d’expression. L’humour peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler pédagogique ou militant. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d'une culture à l'autre, d'une région à une autre, d'un point de vue à un autre, à tel point que ce qui est considéré par certains comme de l'humour, peut être considéré par les autres comme une méchante moquerie ou une insulte.


L'humour permettrait ainsi à l'Homme de prendre du recul sur ce qu'il vit, comme le remarque Joseph Tucholsky dans son livre " Apprendre à rire sans pleurer " en bon praticien et théoricien de l’humour juif qu’il est ; Beaumarchais quant à lui écrivait « Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer ».

 

Plus pessimiste, notre bon vieux Nietzsche, quand il il affirmait  quant à lui que " L'homme souffre si profondément qu'il a dû inventer le rire ", se rapprochant ainsi des cyniques grecs.

 

Origine et rôle


Les origines et les fonctions du rire engendré par l'humour sont difficiles à cerner mais il est reconnu depuis l'Antiquité comme ayant une fonction cathartique voire purgative comme l’aurait dit Molière à son malade imaginaire.


Pour certains éthologues étudiant les comportements des différentes espèces animales en leur milieu naturel, le rire, constaté chez certaines races de singes, est avant tout le rictus, c'est-à-dire un soulèvement des lèvres afin de montrer les dents ; il pourrait donc être une forme de violence détournée, une inclination à l'agression résumée en une grimace.


Vu sous cet angle, l'humour permettrait ainsi d'évacuer cette violence, née de la frustration et de  la souffrance associées à la fonction cathartique. Ce lien avec une sensation de malaise peut ainsi  se vérifier si la gêne est ressentie par l'auditoire et l'orateur lorsque celui-ci rate un trait d'esprit et ne parvient pas à faire sourire, l'humour étant  aussi souvent un moyen pour un groupe ou une personne soumis à de fortes pressions sociales ou à de fortes contraintes de s'en échapper.


 Il peut également être militant et résistant!


L'humour est à la fois un art contributif au discours de la sagesse et au travail de la culture, ses rires élèvent alors à la lucidité, mais il est également un acte créateur dans toute sa pureté, au même titre que la poésie.

 

3.    Situation actuelle

 

3.a. Description

« L’humour: l’ivresse de la relativité des choses humaines; le plaisir étrange issu de la certitude qu’il n’y a pas de certitude. »

Milan Kundera, 

" L’insoutenable légèreté de l’Être"

Editions Gallimard, 1984

L’humour, c’est quoi déjà ? 

Rire, « le propre du roseau pensant » , le rire et l’humour, cholestérol de l’imaginaire et du rêve face au pompeux et bien sérieux bouchon de la pensée ; L’humour attitude , un savoir-vivre et en rire en attendant la mort ; l’humour de résistance, un petit chemin de résilience bien spirituel, une formule pour toute situation désastreuse quand on n’a que l’humour pour unique secours!

L’humour est une merveilleuse disposition de l’esprit humain en possible voie d’extinction, d’où l’idée de le conserver, de le partager et d’en transmettre l’esprit et son sens  en un lieu qui s’y prête !

Au premier abord, l’humour évoque le rire, qui, depuis la phrase devenue célèbre de Rabelais, serait « le propre de l’homme» . Est-ce certain ? 

Des observations scientifiques montrent que certains animaux, comme les primates ou les rats, rient. S’agit-il du même rire ? 

L"un sans conscience de soi, l’autre avec ? Les situations comiques, les gestes, les mots d’esprit, les caricatures, les textes ou encore les images qui circulent dans la vie quotidienne ou sur les scènes de spectacles ne manquent pas de faire déferler les rires et de procurer un moment de plaisir au témoin anonyme ou au public, lecteur ou spectateur. Or, le rire peut exclure tout humour, et l’humour peut ne pas faire rire du tout. 

Par exemple cette phrase du Marquis de Sade : « L’inceste resserre les liens de famille ». Cela fait plutôt sourire que rire. L’humour est source de plaisir, mais de quel plaisir s’agit-il ? En même temps, cette phrase a une dimension provocatrice et entraîne de la gêne ou de l’indignation. 

Le même humour peut donc être à l’origine de plaisir, lorsqu’il est entendu, ou de déplaisir, s’il est mal reçu ou mal compris, jusqu’à entraîner de violentes réactions, de rejet ou d’agressivité. C’est donc un sujet sensible. 

Que touche-t-il en nous pour susciter de telles réactions ? Qu’est-ce qui s’oppose à l’humour ? L’humour se pose comme une énigme et un défi. Où se glisse-t-il dans les objets du rire et dans toutes les formes du comique ? Au sein des multiples aspects du comique, l’humour semble avoir une place particulière. 

Encore faut-il le définir précisément et le différencier de toutes les autres formes du comique. Actuellement, la définition de l’humour s’est considérablement dilatée pour finir par englober toutes les formes du comique. 

Plutôt que de chercher à le cerner dans ses manifestations ou ses effets, il paraît plus fructueux de partir de son origine, c’est-à-dire de l’individu lui-même, et de l’envisager comme un des comportements propres à l’être humain. 

L’humour a la particularité d’être à la fois un acte conscient et volontaire, et en même temps une disposition individuelle qui ne se manifeste que chez certains individus. Pour ceux qui usent de l’humour dans leur vie quotidienne et leurs relations, l’humour est un peu comme une façon d’être. Ils sont identifiés comme ayant le sens de l’humour, ce qui laisse supposer qu’en plus des cinq sens, la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher, ils disposeraient, de manière permanente et naturelle, d’un sens supplémentaire leur permettant d’appréhender le monde, de le percevoir avec les lunettes quelque peu déformantes de l’humour. D’où leur vient cette disposition ? Par quelle opération psychique parviennent-ils à rire et faire rire des situations inconfortables, parfois tragiques, qui leur arrivent ou qui font partie de la réalité ?

 L’humour a un côté insaisissable. Il se décline dans un style différent selon les cultures, les époques et les communautés. Il y a des formes d’humour propres à telle culture, tel pays, tel groupe professionnel. L’humour est donc aussi un phénomène social et culturel. C’est dire qu’il s’inscrit dans l’ordre symbolique du langage. 

L’humour serait-il le propre de l’homme ? 

En effet, si l’homme est capable d’humour, c’est qu’il est doté d’un outil précieux, le langage au sens large du terme, et qu’il est capable d’en jouer et d’en jouir. À travers et par le langage l’homme exprime ses pensées et ses affects. Mais depuis Freud, il est bien connu que le langage se joue à plusieurs niveaux et va bien au-delà de la communication consciente. 

La théorie psychanalytique étudie les processus à l’œuvre dans le fonctionnement psychique aussi bien au plan individuel qu’au plan collectif, dans les groupes et dans la culture

3.b. Domaine du Patrimoine culturel immatériel


N.B: Selon l'article 2 de la Convention de 2003 de l'UNESCO, le patrimoine culturel immatériel (PCI) comprend « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel ». 


Ce patrimoine vivant, transmis de génération en génération, « est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité ». Loin d'être figé, il est donc à la fois traditionnel et contemporain.


Pour être inscrit sur la liste du PCI, une expression ou une tradition vivante doit être représentative, traditionnelle et contemporaine à la fois, inclusive et fondée sur les communautés et représenter à la fois:

  •  Les traditions et expressions orales, y compris la langue
  • Les arts du spectacle
  • Les pratiques sociales, rituels et événements festifs       

Ainsi que nous avons tenté de le montrer tout au long de sa présentation et de tous ses champs , l’humour, au sens large, est une forme d'esprit railleuse qui s'attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité, dans le but de faire rire ou de divertir un public. 

Il apparaît donc comme étant un état d'esprit, une manière d'utiliser le langage, un moyen d’expression lui qui peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler pédagogique ou militant. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d'une culture à l'autre, d'une région à une autre, d'un point de vue à un autre, à tel point que ce qui est considéré par certains comme de l'humour peut être considéré par d'autres comme une méchante moquerie, une insulte ou un blasphème.



3.c. Transmission


" L’humour est un art d’exister."

Robert Escarpit

  • Les différentes couleurs de l'Humour d''aujourd'hui: 

L’arc-en-ciel des humours.

Modes de pensée et états d’esprit qui peuvent devenir un mode de vie, les différents types d’humour actuel pourraient faire  l’objet d’une classification originale, en particulier  selon leur couleur. 

Il existerait ainsi :

  • un humour jaune. Forme d’auto-dénigrement, « dépathétisant », il est à la limite de la mélancolie. Autodérision, auto-ironie, il est la marque d’un faux détachement, alliage de rires et d’un malaise évident.

Exemple : «Suis chauve de naissance par pure bienséance.» (Erik Satie)

  • l’humour noir est du côté du macabre, du scandale et de la mort. Avec pour cible, la misère, l’obscénité et le côté noir de la vie, il est pur, choquant et funèbre. Se moquer de la mort permettrait de la tenir à distance ou de se faire à son idée. L »humour noir permet ainsi d’affronter les pires épreuves de la vie tout en gardant une conscience aiguë des évènements.

Exemple : «L’amputation de la jambe est un grand pas vers la sédentarité.»

  • l’humour violet a trait à la religion:

Exemple :«Adam et Eve sont nés à Quimper.» (Max Jacob)

  • l’humour gris est du côté de la grisaille quotidienne.  Les adeptes d’humour gris, dérivé de l’humour noir, ont « cette façon enjouée d’être déprimé ». Les grands thèmes de l’humour gris sont le présent maussade, les ratages, l’avenir incertain, la solitude sexuelle, les dépôts de bilan, les fiascos en général, …L’humoriste en gris est fasciné par les minuscules détails du quotidien, tous les riens de la vie. Ce sentiment d’inconfort social est partagé entre l’humoriste gris et les rieurs.

Exemple : «Bien que vivant seul, il s’était fait faire un rond de serviette à son nom.» (Dominique Noguez)

  • l’humour rouge est la «couleur que prend le noir quand le malheur dont il ricane ne vient pas de Dieu (ou de la Nature) mais des hommes. Il est par là relatif, évitable».  L’humoriste rouge manifeste la volonté d’intervenir, de réformer, de changer la société. Il s’engage sans prendre une posture de supériorité, sachant rester philanthrope tout en étant pas dupe.

Exemple :«La très belle phrase de Marx, Prolétaires de tous les pays, unissez-vous, ne résiste plus à une cuisine en formica.» (Raymond Borde)

  • l‘humour rose est du côté de l’atténuation sentimentale.

Exemple : «Quand les fausses notes étaient trop fausses, elle disait alors d’une voix plaintive, abstraitement, comme un ordre discret qu’elle eût donné à un esprit: Il faudra faire venir l’accordeur; Mais l’esprit ne faisait pas la commission.» (Gide)

  • l’humour vert est du côté de la fausse naïveté (le «vert paradis des amours enfantines»). C’est prendre les choses de très haut.

Exemple: [Madame Rosa] n’avait pas de taille et les fesses chez elle, elles allaient directement aux épaules, sans s’arrêter. Quand elle marchait, c’était un déménagement.» (Romain Gary)

  • l’humour bleu est du côté de la fantaisie et du rêve, voire de l’absurde (référence aux «contes bleus»). Il consiste à présenter ce qui ne va pas de soi comme allant de soi. Il déclenche des fous rire par les extravagances qu’il manie et les détails cocasses qu’il désigne.
         Exemple : «Dans un récipient contenant de l’air sous une pression de trois         atmosphères et soumis à une très basse température, la terre fournit l’aiguille à tricoter. En augmentant la pression et en diminuant la température, on a le merle, le berceau, le petit pois et l’horrible motocyclette.» (Benjamin Péret)

  • l’humour caméléon est du côté de la parodie.
  • Exemple : «Il était une fois un roi, une reine, un huissier et un serpent à sonnettes. Comme la reine avait des dettes, l’huissier vint le trente et un octobre pour la saisir. Mais le serpent à sonnettes avala complètement l’huissier et ils eurent beaucoup d’enfants.» (Henry Somm)

    • l’humour blanc est la tendance à l’atténuation, la relativisation, la minimisation commune à tout humour;  L’humoriste blanc fait acte de modestie : il reste profondément humain et exprime la vanité des choses, avec la plus grande humilité. «je ne plie le genou devant rien ni personne: j’ai de l’arthrose.» (Scutenaire)

    Il existe de nombreuses formes d’humour qu’il soit lourd, léger, fin, subtil, grivois, insensé. En effet, tout le monde n’est pas sensible au même type d’humour.

    Attitude existentielle, moyen de défense face aux situations angoissante, forme d’intelligence sociale et manière de voir le monde, l’humour peut prendre toutes les couleurs de l’arc en ciel.

Comment l'Humour est-il transmis aujourd’hui , est-ce toujours un sérieux atout ?

Cela ne fait que quelques années que l’humour – pourtant universel – est pris au sérieux par la psychologie expérimentale, qui le considère aujourd'hui et désormais comme un comportement humain fondamental.

Par le passé, les psychologues ont toujours vu l’humour comme une caractéristique négative, synonyme de mépris, de vulgarité, de conflit d’identité – au sens freudien – ou de mécanisme de défense. Dans cette perspective, un individu utiliserait l’humour soit pour rabaisser les autres, soit pour regonfler son ego : c’est donc un comportement à proscrire. Et c’est à cause de cette idée reçue que l’humour a été si peu étudié, du moins jusqu’à une date récente.

Heureusement, grâce au courant de la psychologie positive (qui se concentre sur les comportements qui favorisent le bien-être), l’humour est désormais vu comme un atout qui permet à la fois d’aider ses congénères à se sentir bien, de gagner en intimité avec les autres ou d’atténuer le stress. 

L’humour est aussi une façon de transcender notre condition, au même titre que la gratitude, l’espoir et la spiritualité : autant de moyens de créer des liens et de donner un sens à nos vies. 

La capacité à apprécier l’humour est également associée à d’autres atouts psychologiques, comme la sagesse et le goût de l’apprentissage. Enfin, les activités ou les exercices qui sollicitent l’humour provoquent un sentiment accru de bien-être et d’optimisme.

Pour toutes ces raisons, l’humour est désormais considéré comme un comportement désirable ou une compétence que les chercheurs essaient d’analyser. Comment faisons-nous pour le comprendre, l’apprécier et le produire ?

Quelles sont les actions entreprises pour garantir la viabilité de l’Humour et lui assurer toute sa pérennité?
Apprendre à respecter le rire et l'humour  pour toujours! 

Dans son livre, " Rire, Mémoire et Shoah ", (Editions de l'Eclat, 2009), Andréa Lauterwein écrit dans dans sa préface que " La mémoire de la Shoah et le rire peuvent assurément apparaître comme inconcevable, indécent, contradictoire. On dira que soixante années de travail de mémoire et de témoignages nous ont appris à considérer tout ce qui touche à la Shoah avec prudence, respect et circonspection, qu’entre la découverte des charniers et aujourd’hui, les rituels de commémoration se sont enrichis d’un catalogue de conventions qui visent à préserver la crainte, la compassion, le deuil et la pudeur. Mais de quel rire parle-t-on ? Le rire se limite-t-il à la dérision ? Est-il forcément impudique, agressif, triomphateur, assassin ? Ne pourrait-on imaginer un rire qui préserve la crainte ou la compassion, la pudeur ? Où placer ce moment utopique sans pour autant nier l’obscurité de l’événement ? Un rire qui cherche (et parfois trouve) la complicité avec les morts. Un rire qui rend rarement heureux, un rire réflexif. Un rire qui ne rit pas d’Auschwitz, mais d’« Auschwitz », de ce qui est devenu une métaphore détachée de l’histoire. Un rire d’impuissance provoqué par l’horrible de l’Histoire, par notre incapacité de la reconstituer et de nous en approcher. Il y a des exemples. Certains sont indéniablement drôles, mais d’une façon qui met profondément mal à l’aise. C’est de ce rire et de ce malaise, que parle notre livre."

Pour y échapper et en sortir une bonne fois pour toutes,  la pensée et l’humour doivent plutôt développer une sensibilité pour ce qui excède ces représentations : 

« Le cours du monde n’est pas absolument fermé, ni le désespoir absolu; c’est plutôt ce désespoir qui constitue sa fermeture. Si fragile que soit en lui toute trace de l’autre, si défiguré que soit tout bonheur parce que révocable, l’étant est néanmoins, dans les fragments qui s’inscrivent en faux contre l’identité, traversé par les promesses de cet Autre constamment trahies. »


ADORNO, T. (2003). Dialectique négative, Paris, Payot & Rivages.

 Cette prise de conscience de la non-nécessité de la souffrance sociale est une promesse de bonheur contre le désespoir absolu. L’insistance du regard qui  ne veut pas que le monde et l'Humour perde toutes ses couleurs ) arrive toujours à voir que l’objectivité ne peut être réduite à ce qui semble aller de soi; il perçoit toujours l’irréductibilité de quelques fragments, de quelques éclats lumineux qui chatoient dans le bloc qu’est devenue la société, qui échappent à la grisaille du « monde fongible de l’échange » (Adorno, ). Ces promesses d’un « ailleurs », d’une réalité différente, n’apparaissent que fugitivement au sein des impératifs économiques qui gouvernent généralement les pratiques sociales. Elles ne sont pas la norme, mais l’exception. En ce sens, elles n’assurent pas de relève. Elles sont brisées, trahies. Elles sont pourtant un minimum de vie ou de résistance qui s’inscrit en faux contre l’harmonie illusoire de la société réifiée.

La sensibilité de l’humour éthique cherche à renouer avec cette résistance.

 Trois points principaux nous permettent de croire que l’humour peut, en effet, être une telle force : son rapport paradoxal à la souffrance, sa capacité à nous soulager face à ce qui nous effraie sans toutefois nous y rendre indifférents et son aptitude à secouer ce qui semble immuable. 

D’abord, une des particularités de l’humour est d’arriver à s’approcher au plus près de ce qui est mal, de la cruauté, de l’absence de joie et de ce qui est malheureux  tout en conservant une capacité à amuser, tout en lançant un clin d’oeil « comme une petite lumière dans les ténèbres » (R. Escarpit). 

L’humour n’exige donc pas tout à fait, comme le veut Bergson, « une anesthésie momentanée du coeur » car le paradoxe de l’humour, c’est cette myopie volontaire, le fait d’être le nez sur les choses et, en même temps, cette faculté d’éloignement, de distance, cette façon d’adopter d'autres points de vue 

Les deux à la fois. Le fait de ressentir tout avec une espèce d’hypersensibilité, mais de n’en laisser rien paraître. De faire toujours comme si de rien n’était. 

« Même pas mal! » dit sans cesse l’humoriste, même s’il a très mal.

Aujourd’hui, les psychologues revoient donc leur copie et comprennent la valeur de l’humour dans nos vies quotidiennes et son intrication avec d’autres processus mentaux. Comme dirait la blague : « Combien de psys faut-il pour changer une ampoule ? Un seul, mais il faut que l’ampoule ait envie de changer ».

En lui-même, l’humour est un sujet d’étude passionnant à décrire et à expliquer, et étudier l’humour offre en prime l’occasion de se pencher sur la mémoire, le raisonnement, la perspective temporelle, la sagesse, l’intuition et le sentiment de bien-être.

Mais même si nous ne nous accordons pas toujours sur ce qui est drôle, les psychologues sont plus que jamais convaincus que l’humour est un sujet sérieux et pertinent, plein de promesses pour les sciences du comportement. Sans blague !

 

3.d. Sauvegarde

Fini  de rire ?

Le rire qui est sans doute le propre de l'homme, est-il éternel ?

L’humour transmute la tristesse en joie, donc la haine en amour ou en miséricorde, la désillusion en comique, le désespoir en gaité…

Il désamorce le sérieux qu’il ne prend pas au sérieux, mais aussi, et par là même, la haine, la colère, le ressentiment, le fanatisme, l’esprit de système, la mortification, et jusqu’à l’ironie.

Rire de soi d’abord, mais sans haine. Ou de tout, mais en tant seulement qu’on en fait partie, et qu’on l’accepte une bonne fois pour toutes.

L’humour dit oui, oui malgré tout, oui quand même, y compris à tout ce que l’humoriste, en tant qu’individu, est incapable d’accepter.

On peut plaisanter sur tout : sur l’échec, sur la guerre, sur la mort, sur la maladie, sur l’amour, sur la torture….Encore faut-il que ce rire ajoute un peu de joie, un peu de douceur ou de légèreté à la misère du monde, et non davantage de haine, de souffrance ou de mépris.

On peut rire de tout, mais pas n’importe comment .Le rire n’est pas tout, et n’excuse rien. Au reste s’agissant de maux qu’on peut empêcher ou combattre, il serait évidemment coupable de se contenter de plaisanter.

L’humour ne tient pas lieu d’action, et l’insensibilité, concernant la souffrance d’autrui est une faute impardonnable.

Mais il serait coupable aussi, dans l’action comme dans l’inaction, de prendre trop au sérieux ses propres bons sentiments, ses propres angoisses, ses justes révoltes,  ses vraies vertus.

Lucidité bien ordonnée commence toujours par soi-même, dit-on !

De là l’humour, qui peut faire rire de tout à condition de rire d’abord de soi-même !

C’est Pierre Dac qui confronté à la grande question humaine d’inspiration maçonne se disant : « A l’éternelle triple question toujours demeurée sans réponse : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? » répondait « : En ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne ».

Rien à comprendre donc, il reste à rire, non pas contre en mauvaise ironie, mais de, mais avec, mais dans l’humour, toujours dans l’humour!

Nous sommes embarqués, et il n’y a pas de bateau : Mieux vaut alors en rire que d’en pleurer !

L’humour change notre regard, allège notre fardeau de vie .

Telle est la sagesse de Shakespeare, de Rabelais et de notre sage Montaigne, et c’est la même, …Et c’est la seule et la vraie !

Tout cela pour venir à un constat : nous vivons une époque où les émotions sont reines. Indignation, fureur, colère, balayent tout et s'expriment sans filtre. On semble donc bien partis pour voir se réduire nos aires de jeu et de rigolades. Bientôt, l'obsession morale et le sectarisme nous auront encerclés. Le rire est sans doute le propre de l'homme, mais est-t-il éternel ?

 Milan Kundera (dans " Les Testaments trahis" Gallimard) a exprimé avec fatalisme ses craintes pour l'avenir. Il se pourrait que notre futur soit incertain et troublé, parce que l'humour "n'est pas là depuis toujours, il n'est pas là pour toujours non plus".

Cela étant, Aristote, tout comme Démocrite, Erasme, Spinoza et Comte-Sponville pour n’en citer que quelques uns, rangeait l’humour parmi les grandes vertus humaines. Il appelait cette disposition à prendre les réalités avec quelques distances « eu-trapelia », soit une capacité à savoir bien tourner les événements qui nous arrivent.

En cela, l’humour est plus qu’une vertu, il est le rayonnement de toutes les vertus.

Peut-on se passer des vertus dont celle d’en rire ?

 

3.e. Aspects sociologique et humains

A ce jour, on dénombre dans le monde une quinzaine de musées d’humour et le plus ancien fut créé  il y a 30 ans et qui connaît un beau succès d'affluence et de renom est  situé à Gabrovo, en Bulgarie .

Tous prouvent et démontrent, si besoin était, la place de l'humour dans notre monde et dans notre patrimoine mondial et la réelle opportunité sinon la nécessité d'en créer un en francophonie.

Qu’attendons-nous donc pour le créer ce lieu destiné à témoigner de ce qui fait le propre de l’homme, en un lieu unique mariant culture, divertissement et savoir-rire ; en se rappelant que « là où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité », comme le disait si justement Eugène Ionesco.

L'humour, répétons-le, est bienveillant et possède au plus haut point le sens de la solidarité. Si l'humoriste fait des maximes sur l'Homme, ses vices ou ses petitesses, il ne le fait ni avec la futilité de 1' esprit, ni avec l'amertume grincheuse du bilieux — qui sont deux façons de ne pas se sentir concerné. L'humoriste au contraire reste le complice, « le semblable, le frère » de celui qu'il fustige.

Nous pensons tous sinon que nous en sommes totalement convaincus que l’Humour mérite amplement d’être reconnu en toutes ses qualités, ses diverses thématiques et ses champs d’expression, honoré comme il se doit, partagé et soutenu comme il le mérite amplement en particulier quand il exprime une forme de «  Résistance » capable de nous protéger  face à l’oppression ou au tragique de notre condition humaine que  la maladie, la souffrance, le stress et bien d’autres accidents de vie accentue de manière relativement bien partagée !

L’Humour, ça se découvre, ça s’apprend et cela apprend ; en ce sens, c’est aussi un outil pédagogique utile et complémentaire et le rire a ce merveilleux pouvoir, parmi d’autres atouts et avantages, de susciter de la pensée !

L’humour fraternel, instrument et art du vivre ensemble en joyeuse harmonie, l’humour dans sa double histoire .

Il n’est de plus beau porte-étendard du rire, de tendresse, d’humanisme et de fraternité que l’humour, dont le grand Charlot en est le symbole éternel et parfait; redonner le sourire et l’espoir à un monde qui a de toute évidence retrouvé la peur et la sinistrose et qui a plus que jamais besoin de se convaincre d’espérer et de " faire l’humour et pas la gueule !....."

 

« Le rire, l’humour, c’est une ouverture poétique sur le monde, c’est simplement essayer de s’en sortir, pour ne pas mourir, ne pas désespérer, partager des choses. Le rire, l’humour, c’est une humanité. »


François Morel


3.f. Etendue géographique

Il y a lieu de constater que le rire et l’humour sont des choses universellement partagées. Il n'est pas sûr toutefois que ce qui amuse ici soit considéré avec autant de jovialité ailleurs. Y a-t-il des humours nationaux ? Quels sont les fondamentaux du comique, au-delà des connivences et références communes propres à un pays ?

A cette question récurrente à l'égal du mystère de la naissance des blagues et de leur circulation, Marcel Pagnol répondait, dans Notes sur le rire : les fonctions naturelles du corps, locomotion, respiration, digestion, toutes les perturbations du corps. Après quoi il faisait figurer les différences sociales et culturelles, vivier commun à nombre de contrées.

Tous les pays ou presque se sont fait une spécialité de dauber sur leurs dirigeants et leurs voisins, territoires ou populations. Irlande-Royaume-Uni, Espagne contre Portugal, Suède versus Finlande, Roumanie et Bulgarie... Sans oublier les petites vacheries intercommunautaires entre Flamands et Wallons, par exemple, et joutes verbales entre couples d'ethnies en Afrique de l'Ouest à condition de respecter la signification inhérente à cette forme relationnelle.

Il s'est tenu il y a quelque temps un colloque sur le thème : "L'humour a-t-il une géographie ?"

Y ont pris part des universitaires appartenant à l'Association pour le développement des recherches sur le comique, le rire et l'humour (Corhum). Il appert que les Anglais sont enclins à la litote, les Américains à l'exagération, qu'en Suède marche l'ironie luthérienne bâtie sur la loi de Jante, code de conduite et de politesse poussée à l'extrême. Certes, Voltaire a introduit Shakespeare et le mot humour en France, mais il s'est attristé toutefois du "manque d'à-propos des plaisanteries des fossoyeurs en pleine tragédie d'Hamlet, pour mieux souligner le génie classique français et sa bienséance". Critique qui paraît désuète aujourd'hui. Avec la mondialisation, la circulation des films, des livres et des vidéos, les spécificités d'appréciation de l'humour d'autrui ont tendance à s'estomper. 

En septembre 2001, le psychologue Richard Wiseman et l'Association britannique pour l'avancée de la science ont engagé une étude sur Internet. Le but : établir si hommes et femmes partagent le même sens de l'humour, si celui-ci varie en fonction de l'âge, et... établir la blague la plus drôle au monde. 

D'après l'enquête, portant sur 100 000 personnes originaires de 70 pays, la voici : "Deux chasseurs sont dans un bois lorsqu'un des deux s'étouffe. Il ne semble pas respirer et ses yeux sont vitreux. L'autre dégaine son portable et appelle les secours. Il s'écrie : "Mon ami est mort ! Que puis-je faire ?" Le standardiste lui répond : "Calmez-vous. Je vais vous aider. D'abord, assurez-vous qu'il est bien mort." Un silence, puis un bruit de tir. L'homme revient au téléphone et dit : "OK, et maintenant ?"

Les meilleurs clients des blagues, quel que soit leur registre, sont les Allemands suivis des Français, des Danois, des Anglais. Les Irlandais, les Britanniques, les Australiens et les Néo-Zélandais affichent une préférence marquée pour des plaisanteries fonctionnant sur un jeu de mots. Tandis que les Américains du Nord (Etats-Unis et Canada) préfèrent les gags bâtis sur un "complexe" de supériorité, soit parce qu'une personne paraît stupide ou qu'une autre l'a fait apparaître comme telle, à son corps défendant. Les Français, les Danois et les Belges apprécient davantage les boutades relevant de l'absurde. En règle générale, les Européens goûtent les historiettes liées à des sujets qui souvent nous rendent anxieux, tels que la mort, la maladie et le mariage.

Pourquoi aime-t-on tant rire ? Pour alléger l'inquiétude, dénouer les crispations personnelles, prendre une petite revanche sur plus puissant que soi, se libérer des inhibitions, adhérer à des logiques irrationnelles qui échappent au quotidien. Rire de rébellion ou rire de consolation. 

"Comme l'humour, son unique rival en tant que source de plaisir de l'humanité, le rire jette un pont entre la sphère du mental et celle du physique ", observe dans un article du Guardian, repris dans Courrier international, Jim Holt, auteur du livre "Arrête-moi si tu la connais, histoire et philosophie des blagues" .

On peut également établir un parallèle avec le sexe. A en croire le marquis de Sade, le but du rapport sexuel est d'arracher à son partenaire des bruits involontaires, ce qui est exactement l'objectif de l'humour, même si le bruit en question est quelque peu différent."

Ah ! Selon l'étude britannique, la période la plus propice pour raconter une histoire drôle est le 15 du mois à 18 h 30. Elle passera alors pour irrésistible, tandis qu'elle fera l'effet d'un flop à 1 h 30 du matin et provoquera, peut-être, en écho un bruit involontaire : le ronflement !


3.g. Légalité

Démontrer que l’élément est conforme aux Droits de l’Homme, aux respects mutuels et à la législation en vigueur en FWB.

 « Chaque être humain a les mêmes droits à l’eau, à la nourriture, au logement, à la santé, à la sécurité, à la pensée, à la démocratie, à la culture, aux sciences et aux arts, et par-dessus tout, à la PRATIQUE DE L’HUMOUR, ROSE OU NON.

"SORTIE DE SECOURS"

Yves PACCALET - Ed Arthaud, 200

 

3.h. Fonctions socio-culturelles

 La dimension éthique et toque de l'humour

L'humour témoigne largement d'une attitude morale caractérisée par un détachement amusé , profond et critique envers soi, les autres et ce monde qui nous entoure de manière de plus en plus étrangère.

D'aucuns parlent même à ce sublime constat d'une forme élevée , sinon la plus élevée, de sagesse.

Derrière sa légèreté très apparente, sa désinvolture fausse que l’on perçoit souvent, se cache un sens aigu et fort de la fragilité et de la relativité des choses humaines. Le regard non conformiste sinon de résistance qu'il porte sur le monde sort des sentiers battus du prêt-à-penser convenu et de la pensée jugée apparemment juste et bonne,  il interroge les habitudes et nos diverses soumissions, étonne, dérange et irrite même parfois jusqu’à être considéré comme insupportable.

 Sa verve typique reste éthique, y compris lorsqu'elle se moque de la morale et des diverses morales, avec grand et petit M ; façon amusante d'appréhender le réel, certes, mais aussi, et surtout, manière d'être, de vivre et de se comporter au sein de notre société et des autres.

Chez ceux qui  pratiquent  et vivent l’humour et son bon sens en  l'estimant à sa vraie et haute valeur, il s'accompagne généralement d'autres qualités morales appréciées et appréciables: l'humilité, la modestie (car c'est vanité que de s'accorder trop de valeur ou d'importance), la lucidité et la tolérance dont nous reparlerons.

On ne l'entend pas assez dire : l'humour est un eudémonisme, un courant de la philosophie morale qui prône le bonheur comme fin suprême de l’existence humaine.et qui enveloppe l’épicurisme, qui voit dans le plaisir intellectuel le bonheur le plus haut.

Le bonheur étant  le but de la vie et le rire et l’humour  représentant un moyen privilégié pour y parvenir.

Un eudémonisme hédoniste, donc que de vivre en humoureux de la vie !

Voltaire disait que le ciel nous avait donné deux choses pour contrebalancer les multiples peines de la vie : l’espérance et le sommeil. Il aurait pu y ajouter le rire  et plus largement l’humour !

Il y a des traits et morceaux d'humour qui sont restés ancrés en nous et qui ont fini par nous  transformer en nous rendant  rendu plus honnête avec nous-même et parfois avec les autres.

C'est cela  que nous  fait et nous apporte l'art en particulier  et celui de son humour en général, ce quelque chose qui vient nous  titiller l'âme avec des idées, des émotions, des sons, des images.

L'humoriste ne fait pas toujours de l'art. Mais quand il réussit à le faire, sa force d'impact est magnifique.

Cela dit, personne n'a jamais soutenu que le sens de l'humour donnait un sens à la vie, mais il aide « drôlement » à la supporter quand tout se complique ou semble dériver de mal en pis. Distanciation critique, il prend le parti «d'en rire pour ne pas en pleurer». « L'humour, c'est quand on rit... quand même ! ».

 Et Jean Anouilh d'ajouter : « Rire consiste, non à rire “parce que”, mais à rire “malgré” ».

L'humour, on en conviendra, n'est donc pas une panacée, mais il peut néanmoins métamorphoser la peine et la tristesse en joie, la désillusion en comique, le désespoir en sourire, la malchance en gaité. 

Voilà pourquoi plusieurs philosophes, et parmi les plus grands, en ont fait une vertu que nous aurions tout intérêt à cultiver.

Lors de toute relation humaine, le rire, le comique, l’humour sont la plupart du temps présents, subordonnés à la complexité, à la spontanéité et à la forme de surprise… Humour. Le mot est lancé et au-delà de sa réputation, terminons par quelques éléments de réflexions sur lui.

Certes, il n’est pas possible de pouvoir « donner à l’humour une définition satisfaisante 

L'humour, on l'a vu,  dérive du français « humeur » (il en est au départ…, les époques, et ses approches sont multiples (philosophique, littéraire, psychologique, sociologique…).

 Cependant, bien que phénomène complexe, de nombreux écrits en évoquent des traits constants : langage et moyen d’expression, forme de liberté de pensée, posture intellectuelle, voire philosophique, phénomène ludique et convivial, créateur de liens… La valeur de l’humour serait multidimensionnelle et ses divers bénéfices seraient physiques, psychologiques, sociaux et cognitifs.

Mode de pensée et état d’esprit qui peut devenir un mode de vie, double processus – à la fois cognitif et affectif – dans l’interaction des partenaires, arme défensive et offensive ayant une fonction personnelle et sociale, l’humour émane d’une subjectivité qui requiert la connivence entre partenaires. 

Résumons-en quelques caractéristiques qui montrent sa place et son rôle possible dans l’action sociale :

  • l’humour est une attitude existentielle qui implique de savoir rire de soi-même. D’une part, il apporte un nouvel aspect à la perception habituelle ; d’autre part, il joue un rôle essentiel dans l’équilibre de la personne, et libère les tensions .
  • l’humour est un moyen de défense face aux situations qui provoquent des sentiments d’angoisse. Selon Freud « l’humour, lui, peut être conçu comme la plus haute de ses réalisations de défense  » Il est alors une prise de distance par rapport à une réalité. L’humour rend la tragédie de la vie plus vivable.
  • l’humour influence les rapports entre humains. Il a un aspect de correcteur social. L’humour serait en quelque sorte un outil thérapeutique qui permet d’échapper à la violence que chacun a en lui. De plus, il est un facteur d’altérité et de sociabilité.

Dans l’action sociale, ne peut-on penser l’humour à la croisée de plusieurs chemins : humour et art de l’esprit, humour et lucidité, humour et réalisme, humour et souci d’aide, humour et vision du monde ?

Soyons donc des toqués portant haut cette toque étoilée, passionnés par cet humour si fou et si raisonnable !

Que là réside et demeure notre seule éthique de vie, seule source du bonheur ensemble ! 

 

3.i. Reconnaissance

Nous souhaiterions beaucoup  voir figurer l’élément concerné à savoir " L'Humour" sur la liste des « Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel » de la Fédération Wallonie-Bruxelles  car nous pensons qu'il le vaut b

3.j. UNESCO

Préciser si l’on souhaite l’inscription sur la Liste PCI de l’UNESCO.

Nous souhaitons que ce dossier soit introduit par la Belgique  

 

4. Demandeur

Le demandeur déclare :

- qu’il apporte la preuve que le(s) communauté(s) et/ou le(s) groupe(s) ou, le cas échéant, le ou les individu(s) concerné(s) ont participé et donné leur consentement libre préalable et éclairé à l'inscription (voir point 5) ;

- avoir pris connaissance que les informations et documents soumis sont susceptibles d'être publiés ;

- qu'il dispose de tous les droits, licences, consentements et autorisations nécessaires pour procéder à l'inscription de l'élément ;

- qu’en cas d’inscription de l’élément en tant que « Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel » de la FWB, il devra régulièrement mettre à jour les informations reprises.

 

Nom, prénom : MOULRON Etienne

Adresse : 1, avenue Pierre le Vénérable

                 71250 CLUNY (France) 

 emoulron@gmail.com

      

     Tel: (00.33) 06.75.48.31.86


Qualité du demandeur : Citoyen belge résidant en France

 

Fait à   Cluny  e 9 décembre  2021

Signature :

 


 

5. Liste des documents à joindre

 

a.      Consentement des communautés, groupes ou individus concernés par la candidature de l’élément en tant que « Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel » en FWB. (Il s’agit de lettres de soutien, de forme libre)


******************************************************

COMITE DE PARRAINAGE

POUR LE PROJET D'ÉDIFICATION

DE

« LA MAISON DE L'HUMOUR ET DES ARTS BURLESQUES

DE LA FRANCOPHONIE »

 

Patrick Adler (Humoriste)

Pierre Aucaigne  (Humoriste)

Jean-Maurice Belayche (Réalisateur)

Jacques Bonvin  (Humoriste)

Dany Boon (Acteur, humoriste, réalisateur, scénariste et producteur)

Michel Boujenah ( Acteur et Humoriste)

Jean-Pierre Brouillaud (Écrivain et voyageur aveugle)

Jean-Loup Chiflet (Editeur)

Chraz (Dessinateur)

Bruno Coppens (Humoriste)

Philippe Croizon  (L'homme "Sans bras ni jambes")

Yves Cusset (Philosophe et conférencier)

Boris Cyrulnik (Neuropsychiatre)

Philippe Davis (Président de l'Association des Amis d'Alphonse Allais)

Jean-François Derec (Humoriste)

Anny Duperey (Actrice et écrivain)

Yves Durand (Scénographe, fondateur du Musée Chaplin à Vevey)

Philippe Geluck (Dessinateur du " Chat ")

Noël Godin  dit " Georges le Gloupier " (Ecrivain, réalisateur, cinémaniaque et entarteur)

Serge Grudzinski (Consultant en Management et artiste comique. Fondateur d'Humour Consulting Group)

Marc Lagrange (Proctologue et contrepéteur)

Olivier Lejeune (Acteur, réalisateur et Humoriste)

Albert Meslay  (Humoriste)

Jean-Pierre Mocky (Acteur et réalisateur) †

Gérard Mordillat (Écrivain)

François Morel (Acteur, chanteur et Humoriste)

Son Excellence Lénin Voltaire Moreno, Président de la république d'Equateur

Edgar Morin ( Philosophe et écrivain

Pierre Peret (Chanteur-compositeur)

Philippe Pozzo di Borgo(" L'intouchable")

Piem (Dessinateur, chroniqueur) 

Pierre Richard (Acteur et réalisateur)

Louise Richer (Fondatrice de l'Ecole de l'Humour à Montréal)

François Rollin (Humoriste)

Laurent Savard (Père d'un enfant autiste, réalisateur et interprète du" Bal des pompiers")

Karim Slama  (Humoriste)

Edouard Stake (Respirologue et conférencier)

Nicolas Topor (Artiste peintre et auteur)

Sonia Rolland (Ancienne Miss France et actrice)

Jacques Séguela (Publicitaire et écrivain)

Tex (Humoriste et animateur)

Tatyana Tsankova (Directrice de la Maison de l'Humour de Gabrovo en Bulgarie)

Alex Vizorek (Humoriste et chroniqueur)


 

b.      Une dizaine de photos qui couvrent toutes les composantes de l’élément à reconnaitre. Ces photos doivent être libres de droit.

        















 

c.       En fonction de la nature de l’élément que vous souhaitez faire reconnaître, Une liste du patrimoine mobilier (objets divers) indispensable à la pratique, au maintien ou à la transmission de la manifestation. (par exemple : géant processionnel, châsse, statue de saint, etc.)

 

d.      Bibliographie: 


      Voir ce site établi  par nous: 

https://faiteslhumouravecdeslivres.blogspot.com/2016/10/annexe-6-quelques-gelastes-ptits-livres.html

 

e.      Autres sources : copie d’études, enquêtes, site internet, enregistrement sonores, vidéos, etc. :